LE MICROBIOTE - La relation entre la nutrition et la santé mentale

LE MICROBIOTE La relation entre la nutrition et la santé mentale article de astrid feil bastid weber tours 37

 

LE MICROBIOTE

La relation entre la nutrition et la santé mentale

 

Notre tube digestif est colonisé par des bactéries, des levures, des virus, des parasites et des champignons. Ces micro-organismes forment notre microbiote.

Il nous est indispensable pour digérer certains aliments. Il dégrade ceux que nous ne pouvons pas digérer, comme la cellulose (présente dans les céréales complètes, la salade, les endives…) ou le lactose (lait, beurre, fromage…). Il facilite l’assimilation des nutriments et participe à la synthèse de certaines vitamines…

 

Nous vivons en symbiose avec ces milliards de bactéries qui peuplent notre microbiote intestinal. On a longtemps sous-estimé le rôle joué par ces bactéries dans la santé mentale. Ces dix dernières années, des recherches ont démontré qu’elles auraient un impact important sur le stress, l’anxiété et la dépression.

 

Le microbiote est aussi le garant du bon fonctionnement de notre système immunitaire, car 70 % de nos cellules immunitaires proviennent des intestins.

 

Le bon fonctionnement du cerveau

 

De plus en plus d’études montrent que le microbiote intestinal participe aussi au développement et au bon fonctionnement du cerveau. Lorsque le microbiote est équilibré, les quelques 100 000 milliards de bonnes et de mauvaises bactéries vivent en symbiose. Lorsqu’il est déséquilibré, les mauvaises bactéries prennent plus de place. On parle alors de dysbiose.

 

La prolifération des mauvaises bactéries provoque alors son lot de troubles dans l’organisme. On estime qu’un très grand nombre de maladies chroniques seraient en lien avec cette perturbation du microbiote. Parmi les troubles provoqués par ce déséquilibre, le stress, l’anxiété et la dépression sont de plus en plus mis en évidence par la recherche scientifique.

 

 

 

L’intestin, notre "deuxième cerveau"

 

L’intestin est souvent appelé « deuxième cerveau ». Et pour cause, 200 millions de neurones tapissent notre tube digestif ! On sait aussi que notre intestin communique directement avec le cerveau via le nerf vague, le plus long nerf du corps humain. Notre cerveau traite donc en permanence des informations qui lui viennent de l’intestin et inversement.

 

La sérotonine, également connue sous le doux nom d’hormone du bonheur, est produite à 95 % par le système digestif. Elle joue un rôle important dans la régulation de l’humeur et du sommeil, et a été identifiée comme déficiente chez les personnes présentant des troubles dépressifs. D’ailleurs, les médicaments antidépresseurs les plus couramment prescrits, appelés inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), agissent de façon ciblée sur la sérotonine.

 

On sait que les bactéries digestives comme Bifidobacterium infantis, Bifidobacterium longum et Lactobacillus helveticus fabriquent de la sérotonine, mais aussi de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA), un acide aminé qui aide à faire baisser l’anxiété et la nervosité.

 

Le microbiote et le système nerveux central.

 

Si au début des études sur le microbiote, on pensait que les bactéries qui le constituent n’étaient utiles qu’à la digestion, plusieurs études, menées à partir des années 2000, ont montré son rôle majeur dans le développement du système nerveux central.

 

Parmi les recherches récentes, publiées en 2020, deux vont dans le sens d’un impact du microbiote sur la dépression. Des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et du CNRS ont en effet découvert que des souris en bonne santé peuvent tomber en dépression quand le microbiote d’une souris dépressive leur est transféré.

 

Si des recherches sont encore à faire pour comprendre le lien entre santé intestinale et santé mentale, on sait aujourd’hui qu’intestin et cerveau sont tellement liés qu’une dégradation du microbiote entraîne des modifications du comportement.

 

Plus d’aliments d’origine végétale et moins d’aliments transformés

 

Pour optimiser sa flore intestinale, il faut jouer sur l’alimentation, car les bactéries intestinales se nourrissent de ce que nous mangeons et répondent très rapidement aux changements apportés dans l’alimentation. Ainsi, pour un microbiote équilibré, il faut veiller à consommer un maximum d’aliments d’origine végétale et limiter sa consommation d’aliments transformés.

 

Il est notamment recommandé d’intégrer plus de fibres à son alimentation, le substrat préféré des bonnes bactéries, mais aussi de consommer quotidiennement des prébiotiques (artichauts, oignons, poireaux, asperges…), des aliments fermentés, sources de probiotiques (sauce soja, miso, kéfir…).

 

Quant aux probiotiques en gélules, les études tendent à montrer qu’ils sont moins efficaces que les interventions alimentaires. D’après les résultats d’une revue systématique parus dans la revue « General Psychiatry » et portant sur 21 études, un changement de régime alimentaire aurait un impact plus important sur le microbiote que la prise d’un complément probiotique.

 

Astrid Feil-Bastid

 

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